La loi 2008-1350 rappelle, en son art. 11, une chose évidente aux yeux d’un professionnel : les cendres… …doivent être traitées avec respect, dignité et décence.

Elle précise de plus, en son art. 16, « …les cendres sont en leur totalité : – soit conservées dans l’urne cinéraire… »

Tout dépôt d’urne dans ou sur une tombe, ou toute dispersion de cendres dans un espace cinéraire doit avoir lieu avec l’autorisation du maire de la commune.

D’autre part, toute dispersion de cendres en pleine nature doit être déclarée au maire du lieu de naissance du défunt. Cette disposition permet ainsi de connaître le lieu de dispersion, surtout lorsque la famille était sujette à des dissensions au moment du décès.

Il peut aussi être intéressant de savoir qu’entre le 13 mars 2007 et le 20 décembre 2008, la dispersion de cendres devait être déclarée au maire du lieu de dispersion…

Généralités sur les urnes

Comme c’est le cas pour les cercueils, il existe différents types de contenants pour les cendres.

L’essentiel est que leur capacité soit apte à recueillir la totalité des cendres (calcius, en termes techniques) issues de la crémation, soit en moyenne entre 2.5 et 4 litres.

Un réceptacle pour cendres est généralement utilisé, et déposé dans une urne choisie par la famille.

Certaines urnes disposent d’un couvercle étanche qui leur permet de recevoir les calcius directement.

Une urne est aujourd’hui obligatoirement soit déposée dans un colombarium ou une tombe, ou scellée sur un monument, ou encore les cendres peuvent être dispersées dans un Jardin du Souvenir ou en pleine nature.

Le dépôt de cendres au domicile

Certaines personnes détiennent toujours à leur domicile une, voire plusieurs urnes, la loi n’étant pas rétroactive.

Dans ces cas, il se pose un problème aux amis ou autres proches du défunt : un domicile étant par essence un lieu privatif, le recueillement de ces personnes devant une urne est impossible sans l’accord du détenteur.

La destination d’une urne est donc réglementée aujourd’hui.

Il était aussi possible, jusqu’au 20 décembre 2008, de répartir les cendres, par exemple entre plusieurs enfants, au moyen de reliquaires, qui sont de petits réceptacles contenant une partie des cendres du défunt, et d’inhumer ou de disperser les cendres restantes.

Les choix offerts pour la destination des cendres

Toute urne peut être inhumée dans une tombe existante, que ce soit un caveau de famille ou une tombe en pleine terre.

Les cendres du défunt reposeront ainsi avec les autres membres décédés de sa famille.

Si la tombe est un caveau, l’urne pourra être déposée dans une case, ou dans le « vide sanitaire ».

En présence d’une tombe en pleine terre, le concessionnaire pourra opter, sans empêcher l’inhumation future de cercueils :

• soit d’y rajouter un « cav’urnes » qui permettra d’accueillir généralement 4 urnes, en plus des cercueils déjà enterrés,
• soit il pourra n’envisager que l’inhumation d’une ou deux urnes, auquel cas il sera possible de déposer chaque urne à part dans un anneau en béton.

Ces protections ont pour but principal d’éviter que l’urne ne soit endommagée lors de la prochaine inhumation de cercueil, et évitera également le contact direct avec la terre, source d’oxydation de l’enveloppe généralement métallique.

En effet, la logique veut que les cendres contenues dans un réceptacle corrodé puis détruit soient mélangées à la terre alentour, et donc à terme indissociables de celle-ci, transformant de facto la concession dans laquelle le contenant a été inhumé en concession perpétuelle, donc impropre à une reprise par la commune…

C’est pour cette raison que la plupart des mairies interdisent également la dispersion de cendres dans une concession.

Le scellement sur une tombe existante

Il convient dans ce cas de choisir une urne fabriquée dans un matériau résistant aux intempéries et aux dégradations du temps, tels du granit ou du bronze.

Ou encore, il peut parfaitement être envisagé de créer un petit monument propre à une ou deux urnes .

Ce contenant pourra alors être déposé sur la pierre tombale, si sa résistance le permet.

Les espaces cinéraires

Les communes de plus de 2’000 habitants se sont vues imposer la création d’espaces cinéraires.

Certaines ont choisi d’offrir également à leurs administrés la possibilité de disposer de petites tombes destinées à recevoir exclusivement des urnes, ce que l’on appelle « tombe cinéraire ».

Les familles peuvent ainsi regrouper les leurs qui souhaitaient être incinérés, sans être obligées de les voir inhumer dans un colombarium.

Le colombarium

L’inhumation dans un colombarium est une autre alternative.

Il s’agit là d’une initiative communale, qui peut être différente d’un cimetière à l’autre.

Le colombarium est soumis à la même réglementation que les tombes.

Généralement, il est possible d’y inhumer plusieurs urnes dans le même alvéole, et donc créer ainsi une petite sépulture familiale, réservée aux cendres des défunts de la famille.

Le Jardin du Souvenir

Ce que l’on nomme « Jardin du Souvenir » est un espace de dispersion exclusivement réservé aux cendres humaines.

Les noms des défunts dont les cendres s’y trouvent sont indiqués sur un dispositif adéquat.

C’est un endroit qui offre la possibilité de se recueillir auprès des cendres du défunt, quand bien même d’autres personnes y auraient également été dispersées.

La dispersion en pleine nature

Les cendres d’un défunt peuvent aussi être dispersées en tout endroit, sauf sur la voie publique.

Ordinairement, la famille, à défaut d’instructions précises laissées par le défunt quant au lieu, opte pour un endroit qui lui était cher, comme par exemple une rivière, un fleuve ou la mer pour un pêcheur.

Ce peut aussi être le long d’un chemin de randonnée pour un marcheur…

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